La Tour Sombre de Stephen King : un univers en 7 tomes

la Tour Sombre

stephen king danse macabreLa Tour Sombre est sans doute le livre qui m’a le plus marquée. Mais avant d’en dire davantage, je dois commencer par quelques confessions…

Stephen King, mon amour.

J’aime Stephen King. Voilà, c’est dit. Je l’aime d’amour, je l’adule, je le vénère, je m’agenouille à ses pieds en sanglotant.

Notre première rencontre a eu lieu l’année de mes 11 ans. Je suis tombée sur lui à la bibliothèque et, séduite, j’ai voulu l’emmener chez moi. Hélas, la bibliothécaire, sans doute influencée par la couverture du recueil Danse macabre, a jugé que son contenu n’était pas approprié pour une enfant et a refusé tout net d’officialiser notre amour de son sceau sacré.

Cependant, je savais que les astres ne nous seraient pas contraires et notre relation a donc commencé sous le signe de la clandestinité.

Quelques années plus tard, j’ai enfin pu avouer mon amour à la face du monde, de mes parents et de la bibliothécaire. Depuis, je vis ma passion en pleine lumière et chaque parution d’un nouveau roman est une nouvelle lune de miel entre nous. Bien sûr, il y a parfois quelques dissonances, quelques paroles maladroites qui lui échappent. Parfois, notre romance est décevante, il ne me fait pas assez rêver, je le trouve banal mais la rencontre suivante me fait toujours oublier mes rancœurs.

C’est ainsi qu’un jour, j’ai lu un petit livre appelé le Pistolero qui m’a particulièrement déçue.

Un faux départ vers la Tour Sombre

Le premier contact avec La Tour Sombre, c’est une première phrase flamboyante, mystérieuse, superbe : « L’homme en noir fuyait à travers le désert et le pistolero le poursuivait ». Puis, plus rien. Une histoire qui piétine sur 247 pages, un héros inhumain et glacial, une poursuite interminable entre deux inconnus.

Il faut dire que je déteste les westerns. Je n’ai jamais accroché à l’ambiance cow-boys/colts/saloons et même le beau Clint Eastwood me laisse de glace quand il est en poncho. J’ai donc parcouru distraitement le Pistolero qui m’a laissé une impression décousue et inachevée, comme s’il s’agissait d’un mini recueil de nouvelles sans queue ni tête. Je l’ai donc rangé dans ma bibliothèque au rayon des malentendus amoureux entre Stephen et moi, et je l’ai vite oublié.

Et puis, j’ai lu le Talisman des Territoires que j’ai adoré et dont l’univers me rappelait quelque chose … bon sang mais c’est bien sûr ! Retour au Pistolero, relecture et effondrement. J’avais commis une terrible erreur. On m’avait fait la plus belle des déclarations d’amour et je l’avais prise pour un brouillon. Je n’avais rien compris.

 Un long chemin

La Tour Sombre le Pistolero et l'Homme en Noir

Le Pistolero a enfin rattrapé l’homme en noir.

Si mes souvenirs sont bons, j’ai dû prendre la route vers la Tour Sombre aux alentours de mes 20 ans. Après le Pistolero, j’ai dévoré Les trois cartes, Terres perdues puis Magie et cristal. Et la longue attente a commencé. Stephen aura su entretenir le mystère et la flamme tout au long du chemin. Dans la préface du Pistolero, première édition, il écrivait:  « Je suis à peu près sûr de mourir avant que ce roman, […] ou cette épopée […] ou quel que soit le nom qu’on lui donne […] parvienne à son terme ». Si ça c’est pas entretenir le suspens …

Il aura fallu attendre 7 ans la suite des aventures de Roland, Eddie, Susannah, Jake et Ote perdus dans l’entre-deux mondes. Sept longues années à se demander si cette histoire aurait bien une fin ou échouerait dans les limbes des romans inachevés. Les loups de la Calla, le Chant de Susannah et la Tour Sombre paraîtront ensuite de 2004 à 2005. Pour moi, la route vers la Tour Sombre aura duré 8 ans mais elle n’est pas terminée car je relis régulièrement tous les livres de la saga. C’est comme un cycle chez moi. Au moins une fois par an, il faut que je reparte.

Pourquoi lire la Tour Sombre ?

La Tour Sombre est une somme, un Everest, un long voyage en 7 tomes. Chacun trouvera ses propres raisons de l’aimer. Je vous confie ici les miennes.

Un mélange des genres particulièrement réussi 

Dans la Tour Sombre, si le western est une référence constante, il se marie étrangement bien avec le fantastique et le merveilleux.

L’univers de Roland sort tout droit d’un film de John Wayne avec ses paysages désertiques, son soleil de plomb, ses méchants sans foi ni loi, ses colts et ses stetsons. Mais cette ambiance est intégrée dans un tout beaucoup plus vaste. Un grand flou règne sur ce monde. Si le mode de vie des personnages semble appartenir au passé (pas d’eau courante, rareté du papier, vêtements datés, coutumes archaïques …) on y perçoit des bribes de chansons populaires contemporaines (Hey Jude des Beatles, Velcro Fly de ZZ top), des objets familiers (pompe à essence, avion) et même futuristes (robots, ordinateurs dipolaires, trains intelligents voyageant à 1200 km/h …)

De plus, ce monde semble avoir connu de grandes catastrophes nucléaires dans un lointain passé : certaines zones sont toujours irradiées et donc interdites, les animaux, les végétaux et même les humains connaissent d’atroces mutations. La Tour Sombre rejoint le genre de la fiction post-apocalyptique a bien des égards.

La magie fait aussi partie intégrante de cet univers : Les cristaux de l’arc en ciel de Maerlyn recèlent des pouvoirs terrifiants, l’homme en noir ressuscite un mort, Roland fait parler une mâchoire de squelette et copule avec un démon … Si l’on devine que les sorciers utilisent parfois les restes épars d’une civilisation technologiquement plus avancée, leur magie n’en reste pas moins très puissante.

Des personnages attachants et nuancés

A première vue, on nage en plein manichéisme. Roland appartient au monde de la lumière, du bien, du Blanc, de la civilisation. Les méchants sont des affreux sans un trait positif pour les rattraper, l’homme en noir est le diable en personne, et c’est tout. Sauf que ce n’est pas si simple.

La Tour Sombre : Roland et Susan

La belle dame à sa fenêtre

Dès le premier tome de la Tour Sombre, Roland est présenté comme un tueur sans âme, prêt à tout sacrifier dans sa quête de la Tour Sombre, y compris toute la population d’un village et un enfant qui n’a plus que lui au monde. Il apparaît donc comme le parfait anti-héros. Dans les deux tomes suivants, il reste franchement antipathique. Il n’est ni jeune, ni beau, ni même séduisant et se retrouve même mutilé suite à une attaque de monstres. Son obsession pour la Tour Sombre parasite toute tentative de rapprochement avec les autres personnages. On ne sait jamais si son affection pour eux est réelle ou s’ils ne sont que des adjuvants qu’il sacrifiera sans hésitation au profit de sa quête.

Pourtant, son statut évoluera au fil de la saga. Le livre Magie et Cristal, en revenant sur un épisode de sa jeunesse, le montrera même en jeune homme idéaliste et romantique aux prises avec un amour tragique.

De même, Eddie est un drogué immature et arrogant, Odetta / Detta /Mia /Susannah une dangereuse schizophrène. Jake est un enfant assez insipide mais tous les trois (et même Ote, le bafou-bafouilleux mi-chien mi-raton laveur) vont évoluer, gagner en maturité et en noblesse, devenir plus redoutables aussi en méritant le titre de Pistoleros. La Tour Sombre s’inscrit bien dans la lignée du roman d’initiation.

La Tour Sombre caméos

Un personnage peut en cacher un autre

Des auto-citations à foison

Stephen King le dit lui même, la Tour Sombre est la « Jupiter du système solaire de [son] imagination ». Les liens avec ses autres romans sont multiples et variés. Petite liste non exhaustive :

les personnages :

On retrouve pêle-mêle dans la Tour Sombre :

le Père Callahan de Salem,

Randall Flag, l’homme en noir du Fléau et des Yeux du Dragon,

Thomas et Dennis des Yeux du Dragon que Roland dit avoir rencontré

Patrick Danville et le Roi Cramoisi d‘Insomnie,

Ted Brautigan de Cœurs perdus en Atlantide,

 Dinky Earnshaw de Tout est fatal.

les lieux

la ville de Topeka du Fléau

les royaumes de Delain et Garlan des Yeux du Dragon

l’espace Vaadash de Brume

la cité de Lud est mentionnée dans Rose Madder

la région de Tonnefoudre du Talisman des Territoires

 

Par ailleurs, Jake et Alain possèdent le pouvoir du shinning, tout comme Daniel Torrance dans Shinning. Un robot lit Dead Zone, un autre robot se nomme Bill le Bègue, rappel du sobriquet de William Denbrought dans Ça. Dans ce dernier livre, il est souvent fait mention de la Tortue, un des gardiens des rayons dans le monde de Roland. La Tour, la Rose et le Pistolero apparaissent sur un dessin de Patrick dans Insomnie. Le tableau qui sert de lien entre deux mondes dans Rose Madder rappelle les portes par lesquelles passe Roland pour aller chercher ses acolytes dans leurs temporalités respectives. On retrouve les briseurs dans Territoires …

Deux sites très complets recensent ces liens livre par livre :

– club stephenking.fr

– la Tour Sombre.fr

Un caméo top niveau

Dans la Tour Sombre, Stephen King réussit  l’exploit de devenir, avec élégance et sans sombrer dans le ridicule, un personnage de son propre roman. Il se livre à l’exercice du méta-roman avec panache, présentant la rédaction de la Tour Sombre à l’intérieur même de la Tour Sombre. Et cet exercice n’est ni un gadget, ni de la poudre aux yeux : il sert véritablement l’intrigue. Le personnage Stephen King n’est pas traité complaisamment : il se présente comme lâche, faible, un rien paresseux aussi. Un fait réel (l’accident de la route dont il a été victime en juin 1999) est utilisé comme ressort narratif. Le topoï de l’écrivain démiurge est réactualisé de façon très plaisante. Le lecteur ne peut que jubiler d’une telle intrusion.

Une narration au taquet

La saga de la Tour Sombre s’étend sur 7 tomes et couvre 4393 pages (oui, j’ai fait le compte en vérifiant dans mes livres de poche ! et oui, ça fait 19 !) Cependant, le récit perd rarement son souffle. Je pense que chacun, selon ses préférences ou ses références, privilégiera tel ou tel tome, mais, personnellement, je me suis rarement ennuyée sur le chemin. Je dirais que le volume qui m’a le moins emballée est sans doute Terres Perdues qui m’apparaît comme une transition un peu longuette. Mon tome préféré est Magie et Cristal pour son ambiance Far West (oui je sais, je me contredis vu que je n’aime pas les Westerns, mais je n’en suis pas à un paradoxe près) et sa romance entre Roland et Susan (attention, c’est la minute j’assume mon côté fifille !)

Stephen King, fidèle à ses habitudes, multiplie les digressions et les intrigues secondaires, mais ne se perd pas en route. Ce type est vraiment un magicien : à chaque fois je me fais avoir. On est en train de lire l’histoire, en plein suspens, on voit la digression arriver et on se dit : « on non ! il va encore recommencer à nous parler du grand-oncle par alliance du cousin maternel de la voisine du héros !  Je veux savoir la suite moi ! » Mais bon, on lit quand même (a-t-on le choix ?) et deux lignes plus tard, cette sous-intrigue sans importance est devenue la chose la plus intéressante du monde et vous préféreriez qu’on vous crève les yeux plutôt que d’arrêter de lire. On est même tout surpris quand on revient à l’histoire principale dont on avait un peu oublié l’existence.

L’auteur construit un labyrinthe très dense de citations explicites (le Magicien d’Oz, le seigneur des anneaux), de références (le Parrain avec le personnage de Balazar, Mondwest de Mickaël Crichton pour le côté western robotique, les vifs d’argent signés Harry Potter)  mais ne s’y perd jamais. La richesse et la luxuriance du paysage n’est pas une entrave à la progression du lecteur dans sa quête de la Tour.

 Un univers cohérent et obsédant

L’univers de la Tour Sombre est d’une précision et d’une cohérence extrême. Stephen King a inventé une géographie, des religions, des coutumes, des rituels, une philosophie, des dialectes, des expressions et des langues pour ancrer son récit dans un monde certes étrange mais qui devient peu à peu familier au lecteur. Il faut souligner ici le travail remarquable meneé par Robin Furth dans les deux tomes de Concordance. Ce guide officiel de la saga se révèle être un précieux fil d’Ariane pour le lecteur en recensant et en classant tous les éléments de la Tour Sombre (lieux, personnages, lexique spécifique, proverbes, chansons, cartes …) La lecture de ce guide facilite bien sûr la compréhension de l’histoire mais met surtout en lumière la richesse et la diversité du monde créé par King.

Ce dernier a même poussé le perfectionnisme jusqu’à réécrire le Pistolero pour que ce premier tome colle davantage à la suite du roman. Personnellement, je n’aime pas cette nouvelle version, plus verbeuse et diluée que la première. J’aimais beaucoup l’aspect aride et sec, presque ascétique de la première mouture (et c’est d’ailleurs ce qui m’avait rebuté lors de ma première lecture … quand je vous dis que je ne suis pas à un paradoxe près …) Cependant, on peut tout de même saluer cette volonté de créer un tout cohérent.

C’est assez dingue à dire, mais quand j’ai fini de (re)lire la Tour Sombre, je reste encore un bon moment dans le monde de Roland. Certaines expressions me viennent spontanément à l’esprit (« intuiter », « longue vie à vos récoltes », « comme à commala », « le monde a changé », « grand merci Sai » …), je pense à ce qu’auraient fait Eddie ou Susannah dans telle ou telle situation, et je m’intéresse beaucoup aux portes … on ne sait jamais.

Une fin magistrale

Roland à l'assaut de la Tour Sombre

Courage Roland ! Aïle Pistolero

Comme je vous l’ai déjà dit, j’idolâtre Stephen King. Ce qui ne m’empêche pas d’être lucide et de reconnaître ses défauts. Et force est d’avouer que le Maître a un peu tendance à rater ses fins. Elles sont souvent trop délayées,trop bavardes, trop morales, trop optimistes (je n’ose pas écrire culcul la praline), voire un brin capillotractées. Stephen se vautre un peu trop dans la guimauve à mon humble avis.

Dans une aventure qui dure 8 ans, on se doute que la fin risque d’être une grosse déception (pas vrai les fans de Losts ?) J’avoue avoir tremblé  quand j’ai eu le dernier tome de la Tour Sombre dans les mains. D’abord, je n’avais pas très envie que la route prenne fin. Je vivais depuis longtemps avec ces personnages et je n’étais pas vraiment prête à leur dire adieu. Mais surtout, j’appréhendais le pire. Comme l’affirme le vieux Jud dans Simetierre « il y a des états pires que la mort ». Il y a aussi des fins pire que la mort.

Je ne spoilerai pas le fin de la Tour Sombre ici, j’ai trop de respect pour les lecteurs potentiels qui pourraient lire ces lignes (et comme je les envie aussi ces veinards qui vont peut être aller découvrir de si merveilleuses contrées pour la première fois). Je dirais juste que cette fin ne m’a pas déçue, bien au contraire. Elle est exactement ce qu’il fallait pour conclure une oeuvre de cette envergure. Géniale, sublime, Nietzschéenne à mort. La grande classe quoi.

Verdict

Sans grand suspens, je recommande la lecture de la Tour Sombre à tous ceux que je croise. Que vous soyez lecteur de Stephen King ou pas, amateur de fantastique, de polar, de western, de roman picaresque, de romance, allez-y, n’hésitez pas une seconde ! Vous trouverez forcément quelque chose à glaner dans cette somme colossale, ce monstre de mots protéiforme et superbe.

Au pire, vous finirez comme moi, condamné à reprendre obsessionnellement la quête de la Tour Sombre encore et encore jusqu’à la fin de vos jours …

Aïle, Sai lecteur, si ton ka t’a conduit jusqu’à moi, que tes journées soient longues et tes nuits plaisantes !

Miss Tcharafi

Mi-femme, mi-cyborg, je jongle entre Hi-Tech, littérature et cosmétiques. J'ai un avis sur tout et je le partage volontiers, d'autant plus que j'ai toujours raison. Mon but ultime est d'être Terminator avec du gloss.

18 commentaires

  1. Robert1892   •  

    Quelle excellente critique !
    Tout y est bien résumé. Bravo.

    Je suis aussi un ultra fan de la Tour Sombre. J’ai tout lu deux fois et … j’attends encore trois ans avant de me replonger dedans.

    • Miss Tcharafi   •     Auteur

      Merci beaucoup de vous être attardé un instant sur ma page 🙂

  2. Payet   •  

    Bonsoir Miss Tcharafi,

    Avant de parler de la tour sombre , je vais parler de ta relation avec King. Les histoires qui commencent dans la clandestinité peuvent s’avérer être les plus belles. Elles rendent la relation plus solide une fois les épreuves surmontées. Et le passage de l’ombre à la lumière n’en est que plus apprécié. Tu as dû être fière d’exposer ton histoire à tes parents.

    La tour sombre maintenant 🙂
    Je tiens avant toute chose, à te remercier pour l’agréable moment que tu m’as fait passer lors de ma lecture de ton billet.
    Il y a un passage qui, contrairement à toi, ne m’a pas plu du tout : l’introduction de l’auteur dans son propre roman. En revanche, tout comme toi, et je me permets de le dire parce que le net préserve l’anonymat ( en société je joue plutôt les gros durs ), j’ai a-do-ré l’histoire d’amour entre Susan et Roland. Cette histoire a fait rêver l’adolescent que j’étais. Qu’y a t’il de plus beau que d’aimer de la sorte une personne qui nous aime de la même façon en retour? N’a t’on pas atteint le but de la vie quand ca nous arrive? En tout cas, vivant une histoire d’amour exceptionnelle en ce moment même, je ne me suis jamais senti aussi comblé.
    C’est d’ailleurs à partir de cette histoire qu’on découvre un peu mieux la personnalité profonde de Roland et de son ka tet. King semble même la découvrir en même temps que le lecteur, comme si nos derniers pistoleros consentaient à se dévoiler, les lecteurs et l’auteur ayant gagné leur confiance en avançant en parallele dans la quête de la tour.
    Je note d’ailleurs que nous avons sensiblement suivi cette épopée en même temps, car comme toi, j’ai pu lire les quatre premiers tomes à la suite avant d’attendre impatiemment la sortie du cinquième et des suivants. Un signe du ka?
    Tu es parvenue, avec tes mots et ta vision des choses à me toucher, à me faire vibrer, à faire ressurgir des choses enfouies en moi que j’avais fini par oublier. Les mots, tout comme les revolvers de Roland peuvent tuer ou sauver. Ton habileté à les manier fait de toi, à mes yeux, un pistolero.Et tes mots, en bon pistolero du blanc que tu sembles être, s’orientent à n’en pas douter vers la seconde voie.

    N’ayons pas peur d’utiliser ces mots justement. Tout comme tu as pu avoir un coup de foudre littéraire pour King , j’en ai eu un en lisant ton article ( c’est ce qui m’a poussé à laisser un commentaire ). Alors je te le crie haut et fort : je t’aime miss Tcharafi!

  3. Caron   •  

    Bonsoir.
    Ton ressenti se rapproche énormément du mien sur l’ensemble, à quelques détails près ( par exemple la présence de l’auteur dans l’histoire ).
    A l’époque, je ne lisais que des bd ( et japonaises en plus ), mais en vacances avec mes parents, je me suis acheté un roman, le pistolero, sans savoir qu’il n’était que le premier tome d’une saga, et que j’avais choisi parce qu’il n’avait pas beaucoup de pages et parce que la première phrase m’avait bien accroché. J’avais 17 ou 18 ans.
    Arrivé au bout, le passage où l’homme en noir lui montre l’univers m’a terriblement plu. Il me fallait absolument la suite! J’ai enchaîné les tomes 2 et 3 et j’ai du attendre un mois ou deux la sortie du tome 4.
    Je me rappelle m’être dit avoir beaucoup de chance de pouvoir enchaîner, sauf que le tome 4 ne faisait presque pas avancer l’histoire et que j’ai dû attendre plusieurs longues années pour avoir la suite.
    A la fin de magie et cristal, j’étais dans le flou total: accro à la saga, mais aucun moyen de savoir s’il allait y avoir une suite et une fin. Et pas d’Internet à l’époque, ou du moins tellement moins fourni que de nos jours que je ne trouvais pas grand chose sur le sujet, si ce n’est, comme tu l’as précisé, une interview de King précisant qu’il mourrait sans doute avant la fin de l’histoire. Je n’osais envisager cette possibilité!
    La suite vous la connaissez.
    C’est à partir de ce moment que je me suis mis à lire des romans. Je n’en dévore pas énormément, et c’est surtout par période ( quand j’ai le temps ), mais c’est grâce à King et à Roland.
    Je suis actuellement en vacances ( tiens, comme quand j’ai acheté le pistolero ) et le hasard des rebonds que peut faire la pensée faisant dériver à des choses tellement distantes de celles auxquelles on réfléchissait au départ, a fait que j’ai tapé la tour sombre dans Google, et que je suis arrivé sur ton blog.
    Merci pour ton chouette article, il m’a donné envie de relire les 4393 pages de l’épopée du ka tet.
    PS: je vois qu’il faut donner son mail, et bien la tour sombre m’a tellement marquée, que depuis, tous mes pseudos et autres mails contiennent « pistolero ».

  4. Argh.Nitrox   •  

    Il y a 8 tomes en tout !
    Tu as oublier « La clé des vents » qui se situe entre les livres « Magie et Cristal » et « Les Loups de la Calla » que Stephen King a écrit en 2012.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Cl%C3%A9_des_vents

    • Miss Tcharafi   •     Auteur

      Oui, je connais la clé des vents et les petites soeurs d’Eluria, mais comme ces deux histoires ne font pas vraiment partie du cycle « officiel », je voulais en parler dans un autre article. Je vais bientôt les relire pour me les mettre bien en tête et je me lance !

  5. MOrlOck   •  

    Quel bonheur que ces lignes par lesquelles vous avez su traduire à la perfection mon propre ressenti ! Je partage bien des points communs avec votre expérience autour de Stephen King. J’ai retrouvé bonne partie de mes émotions dans vos mots. Je suis heureux également de lire les commentaires ci-dessus qui prouvent que la lecture de ce colossal roman marque le lecteur et devient un élément de sa propre vie. J’ai mis quelques années à me lancer dans la lecture du Pistolero. Les premières lignes m’avaient fait abandonner. J’ai fini par ressentir le besoin de le lire après avoir terminé la saga du Seigneur des Anneaux qui m’avait elle-même bouleversé.
    J’ai trouvé la première mouture remarquable. Si bien écrite ! Sans doute les tomes suivants sont-ils moins travaillés sur le plan de la langue mais il est certain que du point de vue de la construction et de l’histoire, ils sont une grande réussite.
    J’ai relu récemment la saga, et ce pour la troisième fois. Lorsque je sens que mon monde se disloque, je me plonge à nouveau dans ce récit. Il me possède et me transforme. King est une sorte de magicien qui sait se glisser dans notre cerveau…
    C’est, comme pour d’autres de vos lecteurs, le Facebook du Club Stephen King qui m’a conduit ici.
    Merci pour ce magnifique article.

    Que vos journées soient longues et vos nuits plaisantes.

  6. hicham   •  

    Haha, j’avoue que je suis aussi du genre à me remémorer les expressions tirées des romans… que vos journées soient longues et vos nuits plaisantes ! :p

  7. hicham   •  

    4393 pages ça fait…. 19 🙂

  8. Miss Tcharafi   •     Auteur

    Merci pour ton commentaire. L’attente a été difficile c’est vrai, mais elle a fait partie de mon aventure dans cette histoire. Et cela m’a permis de relire tous les tomes précédents à chaque fois que le suivant allait paraître. Comme ça, j’ai vraiment eu l’impression de mériter la fin !
    C’est vrai que ça fait plaisir de constater que nous sommes toute une troupe d’allumés de la Tour. Le nombre 19 éveille toujours mon attention aussi, ainsi que le nombre 42 mais pour d’autres raisons. Une fois que l’on s’y attache, c’est fou de voir la façon dont ils surgissent sans arrêt autour de nous !

  9. Starpusd   •  

    Bonsoir ! Comme un autre commentaire plus haut, je suis tombé sur ton article par Facebook.
    Quelle douce nostalgie m’a envahi en lisant ta description ! J’y ai retrouvé beaucoup de similitudes avec mon propre ressenti sur cette saga. Comme ça a dû être atroce d’attendre la publication des différents tomes ! Je n’ai heureusement pas subi ce suspense, tous les tomes étaient sortis quand je m’y suis mis !
    Je me souviendrai longtemps de ma première lecture du tome 7 (et des autres aussi bien sûr!), et de mes petites larmichettes lorsque je l’ai refermé. Jamais un bouquin ne m’avait procuré cette sensation. Ce sont tous simplement les meilleurs livres que j’aie jamais lu. Et cette fin… quelle fin… j’en frissonne encore.
    Et quel bonheur de voir des signes, des indices plus ou moins grands parsemer les romans du grand King, qui nous rappellent que la Tour étend son emprise partout.
    Merci, merci, merci pour ce bien bel article. Ca fait plaisir de voir des fans aussi illuminés que moi, que ce soit toi ou les autres commentateurs plus haut 🙂

    P.S.: Petite anecdote: depuis ma lecture de la Tour Sombre, c’est le nombre 19 qui m’asticote parfois. Il y a quelques mois, j’ai couru un semi-marathon, et mon dossard était le… 1919 !!! J’étais tout content ! (Mais bon… ça m’a pas fait gagner !)

    • Alain   •  

      C’est vrai ça, j’oubliais le 19… à tous les fois où je vois un nom un peu long (à l’américaine, avec leur middle name), je me surprends à comptr le nombre de lettre, je le fais toujours dans tous les romans (que ce soit de Stephen King ou de d’autres auteurs). Le 19 est vraiment resté!

  10. Alain   •  

    Un lien de Facebook (Le Club Stephen King) m’a conduit à ton article. Je te jure, si je l’avais écrit, il aurait été, ligne pour ligne, identique (ou presque).

    J’ai eu le même béguin pour lui (à 12 ans avec Brume), puis j’ai lu le 1er tome que j’ai trouvé long… avant de le relire et de l’apprécier. J’ai lu les trois premiers tomes et tellement attendu les suivants.

    Je repense souvent à ces expressions (j’ajouterai «c’est le Kâ» ou «…la roue tourne», ou encore, «…tout chose sers le rayon»). J’aurais peut-être parlé de la Clé des vents (le 8e tome qui s’insert entre le 4e et le 5e je crois).

    Je trouve aussi que ça lui arrive souvent de manquer ses fins… comme s’il ne savait pas comment conclure. Bref, j’avais l’impression de sonder mon esprit en te lisant. On m’aurait poser la question «que penses-tu de l’œuvre de Stephen King» et ma réponse n’aurait pas été différente de la tienne (qui, soit dit en passant, est clairement exprimée et bien écrit, c’est rafraîchissant!).

    Je n’ai aucune idée de ce qui se trouve sur le site sur lequel le lien m’a redirigé … ni à qui j’écris, mais j’ai eu un bon moment. Je ne te connais pas donc, mais tu m’as fais tripper ce matin (un peu comme si je venais d’avaler de l’herbe du diable).

    T’es cool! Merci :o) Al

    • Miss Tcharafi   •     Auteur

      Hello !
      Ben dis donc ! Merci 1000 fois pour cet adorable message ! J’ai très peu de commentaires sur le blog et j’ai parfois l’impression d’écrire dans le vide mais quand j’ai des retours comme le tien, ça me fait tripper aussi !
      Pour que tu n’aies pas l’impression d’écrire à un fantôme, je suis une française de 37 ans qui, mais tu l’as compris, voue un culte à l’ami Steve. Je suis en train de préparer un article sur la clé des vents et les petites sœurs d’Eluria (je ne voulais pas tout mélanger dans cet article). J’adore écrire et j’ai pris beaucoup de plaisir à raconter mon aventure vers la tour sombre.

      Merci encore de ta gentillesse et au plaisir de te recroiser.

  11. Vieillard Quentin   •  

    Très très bonne critique, succinte, mais contenant l’essentiel : à savoir que King est un génie de la littérature. La description que tu as faite de cette saga est parfaite, c’est exactement ce que j’ai ressenti en la lisant ; bien que pour ma part je n’ai pas encore osé lire les dernières lignes. La fin.

    • Miss Tcharafi   •     Auteur

      Merci beaucoup ! Je suis d’accord King is the King ! Quand on a dit ça, on a tout dit. Mais comment as-tu fait pour résister à la tentation de lire la fin ? Je n’aurais jamais pu rester dans l’expectative … tu dois être un maître zen 🙂

  12. Scooter Bilette   •  

    J’ai quand même trouvé les différents épisodes très inégaux … mais quel plaisir aussi de lire Magie et cristal !
    Tiens, ton article me donne envie de lire les Yeux du dragon que je n’ai pas encore lu 😉

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